L'inconnue.
Entre ses doigts un crayon à la mine écharpée,
Caressant avec franchise les grains du papier ;
Et couchant, pour plus tard s’en délecter,
Les traits flous de l’inconnue du café.
Disparue dans un carnet, la belle endormie,
Au coin d’une rue avait, après l’éclipse, repris vie.
Comme un mirage elle sorti l’artiste de l’ennui, qui,
Croisa son regard dans lequel scintillait l’éclatant brin de folie.
À nouveau, elle s’envola au gré du vent, semblable au pétale d’une fleur,
Laissant après son passage l’unique fragrance d’un candide bonheur ;
Souvenir de printemps et de son insondable douceur.
Disait-il en son cœur, Adieux, à l’inconnue de la Rue Jacques-cœur,
Qui réveilla en lui les terribles amours jaunes,
Et qui, comme un mendiant, pour son sourire fit l’aumône.
Déchirant, tel un Roi sans couronne dépourvu d’un trône,
Se retrouva endormi comme le Faune.
D’un amour, qui, avant même d’avoir éclos fut déjà fané,
Il ne conserva que les traits flous de l’inconnue du café.
20/06/2020
